8h30 : le rendez-vous au parking du Supermarché  de la Calmette rassemble une quinzaine d’équipages qui restent perplexes quant à la météo prévue pour cette sortie. Le président présente les nouveaux adhérents ainsi que le programme de la journée concocté par Michel Nectar.

Pour mémoire cette même balade avait été réalisée par NAR …il y a 17 ans ! Seuls les très anciens adhérents et de ce fait les quelques plus âgés ici présents s’en souviennent !!!….

Le moral y est …alors en route pour La Bastide de Virac avec visite  du Château des Roure  situé au sud du département de l’Ardèche, en passant par Méjannes le Clap et Barjac soit une soixantaine de kms environ.

Ce charmant petit village est bien accueillant. Toutes les rues caladées conduisent à la porte du château des Roure situé en hauteur. Les maisons anciennes aux belles façades en pierre constituaient un rempart naturel.

Une première forteresse du XI° siècle, en forme de tour carrée offrait une  position stratégique pour surveiller les passages entre le Vivarais et les Cévennes par le pont d’Arc.

A la fin du XIV° siècle un nouveau château fut construit sur l’ancienne fortification féodale. Il prend le nom du Comte de Roure, son propriétaire huguenot et devient un haut lieu des guerres de religion en servant de bastion aux protestants cévenols jusqu’à la révolte des camisards.

En 1629, Louis XIII et Richelieu font raser les parties défensives du château et les remparts du village. Il perd ainsi échauguettes donjon et mâchicoulis  Après la révocation de l’édit de Nantes le Comte de Roure abjure la religion protestante et devient catholique.

Puis en 1825, le département de l’Ardèche s’enrichit avec l’industrie de la soie, si bien que la famille Roure transforme le château en magnanerie. Mais cette activité a périclité à la fin de la première guerre mondiale.

Entre 2013 et 2016, le château  a subi d’importantes restaurations qui ont permis de lui redonner son aspect ancien en reconstruisant tours, échauguettes, donjon, mâchicoulis et en rénovant les toitures.

Il est désormais classé aux monuments historiques.

Au sommet de cette forteresse un magnifique chemin de ronde offre un joli  panorama sur les Cévennes  et les monts d’Ardèche avec vue sur de belles falaises de calcaire, des forêts de chênes verts et des garrigues typiques de la région.

A l’intérieur de cette bâtisse féodale, dans les diverses salles, des mannequins sont exposés, revêtus d’habits austères propres aux huguenots qui illustrent avec justesse le style et l’atmosphère de l’époque.

Nous avons suivi avec intérêt la visite bien organisée avec commentaires enregistrés et petites vidéos dans chaque salle.

Aujourd’hui encore, mais dans un but culturel, on y élève des vers à soie et on exploite des muriers. On a pu apprécier cette présentation très pédagogique dédiée à la sériciculture, fleuron de l’économie ardéchoise développée autrefois par les protestants. Ainsi, nous avons pu suivre les étapes de la fabrication de la soie, de la naissance du ver, à la formation du cocon jusqu’à la  filature et au tissage.

Bien plus qu’un château, depuis 2018, le site est entouré d’un parc médiéval qui propose des animations telles que la démonstration spectaculaire de tir du plus grand trébuchet du monde. Cette redoutable arme de guerre de 21mètres de haut, destinée à briser les murailles d’un château, peut envoyer un boulet de 300 kg à plus d’un kilomètre de distance avec une vitesse de 200km/heure. On peut facilement imaginer les dégâts d’un tel tir.

Au Moyen Age, il fallait une cinquantaine de personnes pour la faire fonctionner

Il est 15h, malheureusement le ciel s’assombrit et la pluie s’est mise à tomber nous faisant fuir dans nos véhicules en abrégeant nos Au Revoir !!!

Avec un excellent souvenir du repas servi sur la terrasse couverte du restaurant « La Petite Auberge » à deux pas de ce château des Roure qui nous a permis de découvrir un large panel de l’histoire des Huguenots.